Chaque fois

Publié le 30 novembre 2025 2 minutes de lecture 8 lecture
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Chaque fois il se dit : non ce n’est pas possible
Que tout finisse un jour, il est bien trop sensible
À la beauté de l’aube, au sourire échangé
Aux questions infinies de la voûte étoilée.

Puis il voit, il entend les nouvelles du monde
Y règnent le malheur, l’injustice et l’immonde,
Chaque jour semble pire que fut le précédent
Et paraît nous conduire au gouffre qui attend.

Combien il se sent lâche et aussi impuissant
Devant tous ceux partout qui font couler le sang
Qui tiennent des discours étrangers à la science
Qui nient tous les dangers et en pleine conscience.

Chaque fois il se dit : je ne veux pas voir ça
Mais ça n’y change rien, il ne peut rien à ça
Sinon crier, pleurer, exprimer sa colère
Laisser couler sa peine à travers tous ses vers,

Et puis chanter encore et tant qu’il en est temps
La danse de l’abeille qui butine la fleur
À la pointe du jour, le doré qui s’étend
Sur les cimes enneigées et lui saisit le cœur.

Et dire la tendresse et la fusion des corps
Ainsi que la caresse sur l’échine du chat
Son ronron de plaisir en réclamant encore
La sensualité et tous ses entrechats.

Chaque fois il se dit : je suis heureux ici
Mais pensée égoïste, tant d’autres souffrent ailleurs
Il se sent las, trop vieux, et hélas c’est ainsi
Plus de chasse aux pépites pour ce vieil orpailleur.

Dans ces cas là il sort sur le pas de sa porte
Et face à la montagne il crie son désespoir
Devant tous ces humains qui ainsi se comportent
Et refusent d’y croire et refusent de voir

Ce qu’ils font aujourd’hui à leur mère nature
Ce qui pèse de lourd sur leur propre futur
Il prend un grand bol d’air vierge encore de miasmes
Avec la nostalgie des anciens enthousiasmes.
Pierre Jean Boutet - Logo

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